Alors que de nombreux investisseurs attendaient une explosion des altcoins après le regain d’enthousiasme du marché en avril 2025, l’“altseason” se fait cruellement attendre. Malgré une hausse généralisée du marché crypto, le Bitcoin continue de concentrer l’essentiel des flux de capitaux, laissant peu d’oxygène aux autres actifs numériques. Selon une analyse on-chain approfondie du Professeur Chaîne, cette domination écrasante du BTC, soutenue par les ETF institutionnels, explique en grande partie le blocage actuel du marché des altcoins. Décryptage stratégique d’un phénomène frustrant pour beaucoup, mais révélateur d’un changement profond de paradigme.
Bitcoin : un siphon à capitaux institutionnels
Depuis la reprise haussière d’avril 2025, la dominance du Bitcoin n’a cessé de grimper, atteignant des sommets qui n’avaient plus été observés depuis plusieurs années. L’indicateur de dominance – qui mesure la part de la capitalisation du BTC par rapport à l’ensemble du marché crypto – est en hausse constante depuis 2023. En clair, le Bitcoin capte la majorité des capitaux entrants, ne laissant qu’un filet d’investissement aux autres cryptos.
Cette domination est corroborée par des flux de capitaux entrants impressionnants : près de 10 milliards de dollars par jour depuis avril pour le BTC, contre à peine 1 milliard pour l’ETH, principal concurrent historique. La polarisation est flagrante : même Ethereum, longtemps considéré comme l’alternative la plus crédible, semble peiner à retenir l’attention des investisseurs.
Les données issues des ETF spot aux États-Unis renforcent cette lecture. BlackRock et Fidelity injectent chaque jour plus de 100 millions de dollars en BTC, traduisant une demande institutionnelle massive et continue. À l’inverse, l’ETH voit ses pics de demande s’atténuer, avec une pression d’achat oscillant autour de 26 millions de dollars par jour. Résultat : le BTC attire 5 fois plus de capitaux qu’Ethereum, un écart qui n’a jamais été aussi marqué depuis l’adoption croissante des ETF spot.
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Altcoins : des performances en retrait malgré quelques niches dynamiques
Si l’on observe les performances sectorielles au cours des trois derniers mois, le constat est sans appel : le BTC a enregistré une hausse de +28 %, loin devant la majorité des altcoins. Seuls les memecoins et les actifs tokenisés tirent partiellement leur épingle du jeu, avec des croissances proches de +20 %, mais ces catégories restent volatiles et à faible capitalisation.
Du côté des tokens liés aux protocoles Layer 1, la situation est préoccupante : une chute moyenne de -45 %, malgré le contexte haussier général. Même l’ETH, pourtant mieux ancré, stagne autour de +8 %, se situant au même niveau que des secteurs comme le gaming ou les tokens d’exchange. La mécanique est simple : les capitaux se concentrent sur un nombre très restreint d’actifs perçus comme « sûrs » ou institutionnalisés, laissant de côté les projets plus émergents ou spéculatifs.
En arrière-plan, cette dynamique témoigne d’une évolution structurelle du marché crypto : la maturité croissante des investisseurs et l’entrée des institutions redessinent les flux de capitaux. Ces derniers privilégient la sécurité, la liquidité et la reconnaissance – trois critères incarnés aujourd’hui par le BTC.
CONCLUSION :
L’altseason ne viendra peut-être pas sous la forme que les investisseurs attendent. Dominé par un Bitcoin institutionnalisé, le marché crypto semble entrer dans une nouvelle phase de maturité, où la sélectivité prime sur l’euphorie généralisée. S’il reste des opportunités ponctuelles dans certains secteurs comme les memecoins ou les actifs tokenisés, la rotation des capitaux ne favorise plus massivement les altcoins comme lors des cycles précédents.
La question reste ouverte : le réveil des altcoins est-il encore possible, ou sommes-nous face à une nouvelle normalité où le Bitcoin règne sans partage ? À méditer pour les investisseurs en quête de diversification.