Dans le cadre de son nouveau projet de loi fiscal surnommé « One Big Beautiful Bill », Donald Trump introduit une mesure explosive : la Section 899, une disposition permettant d’imposer une taxe à la source pouvant atteindre 20 % sur les revenus passifs (dividendes, intérêts) perçus par les investisseurs étrangers sur les marchés financiers américains. Conçue comme une riposte aux politiques fiscales européennes et à l’OCDE, cette taxe menace l’attractivité historique de Wall Street et pourrait profondément rebattre les cartes de l’investissement mondial.

Une taxe punitive qui vise les investisseurs étrangers

La Section 899 autoriserait le Trésor américain à taxer à la source les revenus passifs générés par des non-résidents, à hauteur de 20 %, en fonction des politiques fiscales de leur pays d’origine. Les cibles principales : les pays ayant mis en place des taxes sur les services numériques ou des dispositifs anti-évitement jugés discriminatoires envers les multinationales américaines.

Cette mesure contournerait même certaines conventions fiscales bilatérales, ce qui fait bondir les juristes spécialisés. Plus de 80 % des IDE aux États-Unis pourraient être affectés, selon la Tax Foundation, représentant des milliards de dollars de capitaux potentiellement en fuite.

Prenons un exemple : un investisseur français détenant 1 million de dollars d’actions américaines percevrait habituellement autour de 30 000 dollars annuels de dividendes. Avec la Section 899 appliquée, ce revenu pourrait être amputé de 6 000 dollars par an, soit 60 000 dollars en dix ans.

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Menace sur l’attractivité de Wall Street et tensions géopolitiques à venir

Les analystes redoutent une perte d’attractivité de Wall Street. Moins compétitifs fiscalement, les marchés américains pourraient voir une partie de la demande migrer vers des places comme Londres, Singapour ou Francfort. Une chute des investissements étrangers affaiblirait le dollar, alourdirait les taux d’intérêt sur la dette américaine, et pourrait même impacter négativement les indices boursiers.

Sur le plan diplomatique, les représailles se préparent. L’Union européenne et plusieurs membres de l’OCDE dénoncent une taxe « de rétorsion » contraire aux efforts de coordination fiscale mondiale. Des mesures similaires contre les entreprises américaines en Europe ne sont pas à exclure, menaçant les équilibres commerciaux fragiles de l’après-pandémie.

Elon Musk, qui avait promis 100 millions de dollars de soutien à la campagne de Trump, aurait même gelé son paiement après avoir découvert l’ampleur de la Section 899. Il déclare que cette taxe pourrait « provoquer une guerre du capital » aux conséquences imprévisibles.

CONCLUSION :

Sous couvert de justice fiscale, la taxe Trump à la source pourrait porter un coup dur à la réputation pro-investisseurs des États-Unis. En visant les dividendes des non-résidents, le projet fait trembler les grandes fortunes internationales, les fonds souverains et les gestionnaires d’actifs.

Les investisseurs étrangers feraient bien de surveiller de près cette réforme avant de renforcer leurs positions sur les valeurs américaines. Arbitrer vers des marchés plus neutres pourrait devenir, à court terme, une stratégie défensive judicieuse.

Le monde est-il à l’aube d’une guerre fiscale mondiale déguisée sous des oripeaux patriotiques ?