BIP-444 : la proposition qui menace la neutralité de Bitcoin et ravive les tensions de 2017

Publié le 30/10/2025

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Gabriel reyjal

Gabriel reyjal

BIP-444

BIP-444 : la proposition qui menace la neutralité de Bitcoin et ravive les tensions de 2017

Et si Bitcoin redevenait censurable ? C’est la crainte qui secoue la communauté crypto depuis l’introduction de la pull request #2017, alias BIP-444, une proposition controversée visant à restreindre l’usage non financier de la blockchain. Portée par Luke Dashjr, figure historique du développement Bitcoin, cette initiative réactive les débats houleux sur le contrôle du protocole, la liberté des utilisateurs et la gouvernance décentralisée. Présenté comme un simple garde-fou temporaire, le BIP-444 pourrait pourtant marquer un tournant idéologique majeur, digne de la crise du fork Bitcoin Cash en 2017.

Un soft fork sous tension : le retour des limites sur les données non financières

Depuis le début de l’année 2025, Bitcoin fait face à une nouvelle polémique technique et politique. En cause : l’explosion des usages non monétaires via le champ OP_RETURN, rendu plus permissif avec la mise à jour Bitcoin Core 30.0 qui a porté la limite de 80 à 100 000 octets. Cette ouverture, perçue comme une avancée pour les expérimentations (NFTs, métadonnées, messages codés…), est qualifiée de dérive sécuritaire par certains développeurs historiques.

Luke Dashjr, créateur du client alternatif Bitcoin Knots, fait figure de dissident. Pour lui, ces contenus sont du spam, voire des attaques déguisées contre Bitcoin. Soutenu désormais par plus de 20 % des nœuds, il propose avec le BIP-444 un soft fork temporaire d’un an, qui viendrait rétablir des limites strictes : réduction des OP_RETURN à 83 octets, limitation des OP_PUSHDATA à 256 octets et restriction des ScriptPubKeys à 34 octets.

Officiellement, l’objectif est de protéger la blockchain contre des risques juridiques liés à l’hébergement de contenus illicites. Mais cette mesure transitoire pourrait bien ouvrir une brèche vers un contrôle plus actif du protocole, ce qui inquiète une partie croissante de la communauté.

Vers une censure programmée ? Risques, conséquences et fractures communautaires

Derrière l’intention affichée de préserver Bitcoin, le mécanisme proposé pose de sérieuses questions sur sa neutralité. Le BIP-444 n’interdit pas seulement certains types de données : il rendra invalides des UTXO (Unités de transaction non dépensées) qui ne respectent pas les nouvelles règles. Certains fonds pourraient devenir temporairement, voire définitivement inaccessibles, notamment ceux liés à des scripts complexes ou des portefeuilles utilisant des fonctions avancées de Tapscript.

Parmi les modifications les plus polémiques : la désactivation de l’opcode OP_IF, qui empêche les scripts conditionnels — pourtant essentiels pour des cas d’usage comme l’héritage programmé, les multisignatures complexes, ou encore des smart contracts rudimentaires sur Bitcoin. Pire encore, certaines opérations Taproot comme les deep spends seraient bloquées, interdisant l’accès à des fonds enfouis dans des arbres de Merkle sophistiqués.

Pour les défenseurs du BIP-444, le risque est maîtrisable grâce à une période de transition précédant un éventuel User-Activated Soft Fork (UASF). Mais les critiques y voient une forme de censure algorithmique qui violerait l’esprit originel de Bitcoin : neutralité, immuabilité, résistance à la coercition. Un fork désordonné devient possible si la communauté se fracture entre partisans du contrôle et défenseurs de la liberté absolue du protocole.

Conclusion:

Le BIP-444 n’est pas encore un standard officiel, mais son impact est déjà hautement inflammable. En ramenant à la table des discussions la question du contrôle des données sur Bitcoin, il oppose deux visions irréconciliables : celle d’un protocole purement monétaire et celle d’un réseau neutre, libre de tout usage. Le parallèle involontaire avec l’année 2017, dont le numéro orne la pull request, n’a échappé à personne.

Alors que l’écosystème se complexifie et que les usages s’étendent bien au-delà de la simple transaction financière, une question se pose : faut-il restreindre Bitcoin pour le protéger, ou le laisser évoluer librement au risque d’en perdre le contrôle ?

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