Les États-Unis viennent d’imposer un droit de douane de 39 % sur l’or raffiné suisse, un coup dur pour le premier exportateur mondial. Cette mesure, officialisée par le Customs Border Protection (CBP), met fin à l’espoir d’une exemption pour les formats les plus négociés sur le marché américain. C’est tout un pilier de la balance commerciale helvétique qui se retrouve fragilisé.

Une décision américaine au lourd impact économique

Donald Trump a récemment revu les droits de douane sur de nombreux produits importés aux États-Unis, et la Suisse figure désormais parmi les pays les plus touchés. Les lingots de 1 kg et de 100 onces (environ 3,11 kg), codifiés sous le numéro douanier 7108.13.5500, se voient appliquer un tarif de 39 %, sans exception possible.

Ce changement est d’autant plus significatif que la Suisse est le plus grand raffineur d’or au monde et que les États-Unis représentent son principal marché. Rien qu’en juin dernier, sur 12 mois glissants, 61,5 milliards de dollars d’or ont été exportés vers les États-Unis. Avec les nouveaux tarifs, cela représenterait un surcoût colossal de 24 milliards de dollars pour le même volume.

Pour Christoph Wild, président de l’Association suisse des fabricants et commerçants en métaux précieux (ASFCMP), le verdict est clair : « L’opinion dominante était que les métaux précieux refondus par les raffineries suisses pouvaient être expédiés en franchise de droits de douane. » Cette reclassification douanière balaie donc une attente largement partagée dans le secteur.

Enjeux, stratégies et perspectives pour la filière suisse

À court terme, les importateurs américains pourraient réduire leurs achats auprès de la Suisse pour se tourner vers d’autres raffineurs, notamment en Asie, avec la Chine comme alternative évidente. Pour les exportateurs helvétiques, la réponse pourrait passer par la conquête de nouveaux marchés comme l’Inde, Singapour ou les Émirats arabes unis, où la demande d’or raffiné reste soutenue.

Une autre piste stratégique consisterait à adapter les formats exportés ou à jouer sur la classification douanière afin de réduire l’impact des taxes. Certains produits aurifères, selon leur transformation ou leur pureté, peuvent bénéficier de droits réduits. Cette flexibilité pourrait atténuer la perte de compétitivité.

Le paradoxe, c’est que cette décision tombe alors que l’or atteint des niveaux record, avec un sommet historique à 3 500 dollars l’once le 22 avril dernier et un prix actuel de 3 386 dollars, soit +38 % sur un an. Sans cette barrière douanière, l’industrie aurifère suisse aurait pu pleinement profiter de cette dynamique haussière.

Conclusion:

Cette hausse des droits de douane prouve que même un actif universel comme l’or n’échappe pas aux tensions géopolitiques. Pour la Suisse, c’est autant un défi économique qu’un test stratégique. La capacité à diversifier ses débouchés et à innover dans ses produits pourrait déterminer si le pays conserve sa place dominante sur le marché mondial du raffinage.

Reste à savoir : la Suisse transformera-t-elle cette crise en opportunité, ou verra-t-elle son influence s’éroder face à la montée en puissance de ses concurrents ?

🔷 Prêt à accélérer ta réussite crypto à nos côtés ? Réserve un appel avec notre équipe : CLIQUE ICI