Coup dur pour le géant automobile Stellantis. Le groupe annonce une perte nette de 2,3 milliards d’euros au premier semestre 2025, un retournement brutal par rapport aux 5,6 milliards de bénéfices enregistrés un an plus tôt. À cette crise financière s’ajoute une offensive judiciaire sans précédent : l’UFC-Que Choisir attaque en justice le constructeur pour sa gestion des rappels liés aux airbags Takata. Une double onde de choc qui met le groupe franco-italo-américain dans une position délicate à l’heure où son nouveau PDG, Antonio Filosa, prend les rênes.

Une chute historique pour un titan de l’industrie automobile

Le premier semestre 2025 marque une rupture brutale dans la trajectoire financière de Stellantis. En affichant une perte nette de 2,3 milliards d’euros, le groupe subit sa pire performance depuis sa création en 2021. Cette débâcle est d’autant plus marquante qu’elle intervient après une année 2024 particulièrement rentable, avec un bénéfice semestriel de 5,6 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires suit la même trajectoire descendante, avec une baisse de 12,5 % en glissement annuel.

Derrière cette chute, plusieurs facteurs s’entremêlent : ralentissement de la demande en Europe, tensions logistiques persistantes, hausse des coûts de production, et surtout l’impact direct des campagnes de rappel massives autour des airbags Takata, qui affectent lourdement l’image de marque et la confiance des consommateurs. L’arrivée récente d’Antonio Filosa, nommé PDG fin juin après le départ de Carlos Tavares, intervient dans un climat tendu et sous haute pression.

Cette instabilité pourrait remettre en cause certaines stratégies d’électrification et de rationalisation des marques engagées par l’ancien dirigeant. La transition managériale s’annonce donc périlleuse pour un groupe engagé dans une mutation profonde face aux défis de la mobilité décarbonée et des exigences réglementaires européennes.

Airbags Takata – Un scandale sanitaire et juridique qui explose

En parallèle de ses difficultés financières, Stellantis se retrouve dans la tourmente judiciaire avec la première action de groupe lancée en France contre un constructeur automobile. L’UFC-Que Choisir attaque le groupe pour sa gestion jugée « anarchique » des rappels liés aux airbags Takata, suspectés d’être défectueux et potentiellement mortels.

Depuis 2023, près de 1,7 million de véhicules ont été rappelés dans l’Hexagone, dont 800 000 sur injonction du gouvernement fin juin 2025. Ces airbags sont accusés d’avoir causé 18 décès en France, et 60 au total dans onze pays depuis quinze ans. Parmi les victimes françaises récentes, au moins trois conduisaient une Citroën C3, un modèle phare du groupe. Une enquête judiciaire pour tromperie aggravée a été ouverte, renforçant la pression sur Stellantis.

Les conséquences potentielles de cette action collective sont majeures. Outre les demandes d’indemnisation massives des automobilistes pour immobilisation de véhicules et préjudices subis, le procès pourrait créer un précédent juridique décisif pour les actions de groupe dans l’industrie automobile française. L’impact réputationnel pour Stellantis, lui, est déjà lourd.

Conclusion : Un tournant critique pour Stellantis

Entre effondrement financier et crise juridique inédite, Stellantis traverse une zone de turbulences sans précédent. L’enjeu pour Antonio Filosa sera de restaurer la confiance des investisseurs et des consommateurs, tout en pilotant les nombreuses réformes internes à venir.

Dans un contexte de transformation accélérée du secteur automobile, le groupe peut-il rebondir et reprendre le contrôle de son image ? Ou cette crise marquera-t-elle le début d’un long déclin pour l’un des piliers industriels européens ?

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