Dès le 18 août 2025, la Thaïlande ouvre un nouveau chapitre de son attractivité touristique en lançant le programme « TouristDigiPay ». Cette initiative inédite permet aux visiteurs étrangers de convertir leurs cryptomonnaies en bahts thaïlandais, puis d’effectuer des paiements électroniques par QR code, sans passer par les circuits bancaires classiques. Dans un contexte mondial de numérisation financière, ce virage crypto positionne Bangkok comme un hub régional de l’innovation touristique, tout en intégrant des garde-fous stricts contre les dérives financières.

La Thaïlande mise sur la crypto pour booster son économie touristique

Depuis la pandémie, la Thaïlande cherche à diversifier ses leviers d’attractivité économique, notamment dans le tourisme, secteur représentant près de 20 % de son PIB. Avec TouristDigiPay, le gouvernement mise sur un double objectif : séduire les voyageurs adeptes de cryptoactifs tout en réduisant la dépendance aux devises étrangères et aux frais bancaires. L’intégration de la blockchain permet une transparence accrue des transactions, tout en simplifiant les paiements pour les visiteurs venus des quatre coins du monde.

Techniquement, le système repose sur un convertisseur crypto-fiât intégré, permettant aux touristes d’échanger leurs bitcoins, ethers ou stablecoins contre des bahts numériques utilisables immédiatement via QR code. La Thaïlande s’aligne ainsi sur des initiatives déjà observées à Hong Kong ou à Dubaï, mais avec un positionnement plus rigoureux sur le plan réglementaire.

Ce programme n’est pas un simple gadget marketing : c’est une brique stratégique de la politique d’innovation financière du pays. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation numérique des services publics, tout en répondant à l’essor de la « crypto-tourism economy », un segment en plein boom.

Sécurité, régulation et limites : les piliers d’un modèle encadré

Pour éviter toute dérive, le dispositif TouristDigiPay est soumis à des contrôles rigoureux. Les utilisateurs devront se soumettre à des procédures KYC (Know Your Customer) et AML (Anti-Money Laundering), assurant la traçabilité des fonds et l’identité des détenteurs de portefeuilles. Cette couche réglementaire vise à rassurer à la fois les institutions financières et les partenaires commerciaux thaïlandais.

Par ailleurs, le gouvernement a instauré des plafonds de dépenses mensuelles allant de 50 000 à 500 000 THB (environ 1 300 à 13 000 USD), selon les profils validés. Cette limite permet de contenir les flux financiers dans un cadre maîtrisé, tout en empêchant les usages suspects ou les transferts de capitaux massifs. Le programme interdit aussi tout retrait en cash, limitant ainsi les risques de blanchiment et renforçant l’usage des paiements numériques exclusivement.

Cette initiative pourrait aussi préfigurer un déploiement plus large d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC), que la Banque de Thaïlande explore déjà. Elle pourrait servir de laboratoire à l’échelle nationale pour tester les comportements d’usage, l’acceptabilité sociale et la robustesse des infrastructures.

Conclusion:

Avec TouristDigiPay, la Thaïlande s’impose comme l’un des premiers pays d’Asie du Sud-Est à intégrer les cryptomonnaies dans sa stratégie touristique nationale, tout en conservant une main ferme sur la régulation. Ce pari audacieux pourrait transformer les habitudes de paiement des voyageurs et créer un précédent pour d’autres destinations.

Reste à savoir si cette innovation séduira massivement les touristes ou si les contraintes réglementaires en freineront l’adoption. La crypto peut-elle vraiment devenir la nouvelle devise du tourisme mondial ?

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