L’Ohio redevient le premier État américain à autoriser les paiements en cryptomonnaies pour ses services publics. Une annonce officialisée par le secrétaire d’État Frank LaRose, qui marque un tournant majeur dans l’intégration des actifs numériques par les institutions. Après un échec en 2019, cette relance se veut plus structurée, plus légale, et mieux alignée sur l’évolution de l’économie numérique. Ce choix audacieux relance le débat sur l’usage réel du Bitcoin et des cryptos dans la sphère publique.

Retour d’expérience et cadre réglementaire renforcé

Mercredi dernier, le State Board of Deposit de l’Ohio a approuvé à l’unanimité un prestataire pour accepter les paiements en cryptomonnaies, à destination des services publics. Cette décision, portée par Frank LaRose, s’inscrit dans un objectif clair : moderniser les canaux de paiement en intégrant les technologies émergentes. Même si la nature exacte des frais concernés reste à préciser, on peut envisager des usages allant des enregistrements d’entreprises aux services administratifs classiques.

Ce n’est pas une première : l’Ohio avait déjà lancé en 2018 le portail OhioCrypto.com, permettant aux entreprises de régler leurs taxes en Bitcoin. Mais la tentative avait rapidement tourné court, faute d’un cadre légal solide et d’un appel d’offres en bonne et due forme. Seules 10 entreprises avaient utilisé le service avant sa fermeture en 2019. Cette fois, l’initiative repose sur une base plus rigoureuse, avec une validation officielle du fournisseur par appel d’offres.

Ce retour réfléchi s’appuie sur une alliance entre Frank LaRose, le trésorier Robert Sprague, et le procureur général Dave Yost — les mêmes figures politiques qui avaient soutenu la première version du projet. En choisissant de relancer le processus avec transparence, l’Ohio entend s’imposer comme un État pilote dans l’adoption crypto, mais sans reproduire les erreurs du passé.

Enjeux économiques, adoption réelle et perspectives nationales

La réintégration des cryptomonnaies dans les services de l’État n’est pas anodine. Elle envoie un signal fort aux acteurs économiques, startups blockchain, investisseurs et citoyens technophiles. En se positionnant comme un État innovant, l’Ohio espère attirer de nouveaux talents et capitaux liés à l’économie numérique, tout en modernisant ses infrastructures administratives.

Mais au-delà de l’image, le défi reste l’adoption réelle. L’échec de 2019 l’a prouvé : proposer un service crypto ne garantit pas son utilisation. Cette fois, tout repose sur la simplicité du dispositif, la fiabilité du prestataire, et l’incitation faite aux usagers. Sans ces conditions, le risque d’un désintérêt massif persiste. Il faudra aussi veiller à la compatibilité avec les normes fiscales et les risques de volatilité.

Enfin, cette initiative pourrait devenir un cas d’école à l’échelle fédérale. Dans un pays où la régulation crypto reste floue, l’expérience de l’Ohio pourrait inspirer d’autres États — ou, au contraire, provoquer des réactions des autorités centrales comme la SEC. L’Ohio joue un rôle de pionnier, mais aussi de test grandeur nature pour toute l’administration américaine.

Conclusion:

Avec ce retour stratégique des paiements en cryptomonnaies, l’Ohio réaffirme son ambition d’être à la pointe de l’innovation publique. Portée par une volonté politique claire et un cadre légal renforcé, l’initiative a cette fois les cartes en main pour réussir là où elle avait échoué.

Reste une question essentielle : les citoyens et entreprises répondront-ils présents ? Leur engagement déterminera si cette mesure devient une nouvelle norme… ou un simple symbole.

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