Plus de 14,3 millions de BTC restent aujourd’hui illiquides, soit près de 69 % de l’offre totale, malgré la forte volatilité observée depuis le halving d’avril 2024. Loin de céder à la spéculation, les détenteurs de long terme renforcent leur position. Cette concentration d’actifs, jamais vue dans l’histoire du Bitcoin, accentue la pression sur l’offre disponible sur les marchés. Un phénomène qui pourrait redessiner les équilibres du secteur et positionner le Bitcoin comme véritable pilier d’un patrimoine numérique mondial.

L’ère post-halving confirme la raréfaction stratégique du Bitcoin

Depuis le halving d’avril 2024, la création de nouveaux BTC a été divisée par deux, tombant à 3,125 BTC par bloc. Pourtant, la dynamique d’accumulation ne faiblit pas : le nombre de BTC illiquides a dépassé les 14,3 millions, avec une tendance toujours haussière. Cette évolution confirme que le marché est entré dans une phase de rareté maîtrisée, pilotée par les investisseurs long terme et les grandes entités financières.

En seulement 12 mois, plus de 500 000 BTC supplémentaires ont quitté les bourses pour être conservés hors ligne ou sur des portefeuilles dormants. Une stratégie qui tranche avec la volatilité persistante du cours, secoué par les incertitudes macroéconomiques, les taux d’intérêt élevés et la régulation encore floue dans certaines zones. La concentration atteint des sommets : près de 96 % des BTC illiquides sont désormais entre les mains de moins de 2 % des adresses.

Ce verrouillage de l’offre coïncide avec une lente mais constante progression des entrées institutionnelles. Les ETF Bitcoin spot, approuvés aux États-Unis début 2024, ont accéléré la dynamique d’achat longue durée, alimentant l’aspiration d’un “supply shock” aux effets potentiellement explosifs si la demande repart à la hausse.

Vers une nouvelle ère patrimoniale du Bitcoin ?

La donne a changé. Le Bitcoin n’est plus uniquement un actif spéculatif, mais devient un outil de gestion patrimoniale, de plus en plus perçu comme un actif stratégique non corrélé, notamment en période d’instabilité géopolitique. L’or numérique, longtemps une formule marketing, devient une réalité dans les portefeuilles d’investisseurs institutionnels et souverains.

Cette évolution modifie également la perception réglementaire. Le profil de l’investisseur BTC en 2025 est souvent un acteur stable, rationnel, orienté long terme. Ce repositionnement facilite les discussions avec les régulateurs, notamment en Europe et en Asie, qui commencent à intégrer des cadres spécifiques pour les actifs numériques conservés à long terme, favorisant leur intégration dans des produits d’assurance-vie, de retraite ou de fonds souverains.

Le marché crypto semble donc glisser vers un nouveau paradigme : moins de spéculation, plus de consolidation, moins de trading de masse, plus de conservation stratégique. Cette mue ouvre la voie à des mécanismes de valorisation plus proches de ceux des matières premières ou des actifs tangibles, rendant les modèles traditionnels obsolètes.

Conclusion:

En septembre 2025, le Bitcoin confirme sa mutation profonde. Avec près de 69 % de l’offre désormais illiquide, le marché entre dans une phase de rareté inédite qui pourrait redéfinir ses fondements économiques. Ce verrouillage structurel de l’offre, combiné à l’impact retardé du halving, préfigure un potentiel choc d’offre durable, avec des effets encore sous-estimés.

Reste à savoir si la demande saura suivre. Dans un monde fracturé par les tensions économiques, climatiques et monétaires, le Bitcoin a-t-il atteint la maturité nécessaire pour incarner l’or numérique global ? Ou assiste-t-on à une simple phase de transition avant une nouvelle ère spéculative ? Les mois à venir s’annoncent décisifs.

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