« Les monnaies fiats sont sans espoir, donc oui. » C’est par ces mots qu’Elon Musk a confirmé son soutien au Bitcoin (BTC), dans la foulée d’une annonce bien plus retentissante : la création de son propre parti politique, l’America Party. Sur fond de tensions croissantes avec Donald Trump et d’un rejet du système bipartite américain, l’entrepreneur star de la tech jette son dévolu sur la scène politique. Une initiative audacieuse, officialisée ce lundi, qui pourrait bouleverser les lignes idéologiques traditionnelles et intégrer pleinement la cryptomonnaie dans le débat public.

Un entrepreneur en croisade contre le système en place

C’est à l’occasion de la fête nationale américaine, le 4 juillet, qu’Elon Musk a franchi un nouveau cap. À travers un sondage publié sur X, la plateforme qu’il a rachetée, il a sollicité l’avis de ses 180 millions de followers sur la création d’un nouveau parti politique. Le résultat est sans appel : près de 65 % des 1,25 milliard de votants (bien que mondiaux) se sont dits favorables à l’idée. Deux jours plus tard, le dépôt officiel de l’America Party auprès de la Federal Election Commission (FEC) entérinait l’entrée de Musk sur l’échiquier politique.

Derrière ce coup d’éclat, un contexte de rupture nette avec Donald Trump. Le point de rupture ? Le One Big Beautiful Bill Act, une loi budgétaire accusée par Musk de favoriser la dette publique sans réelle stratégie de redressement. Pour l’homme d’affaires, les deux principaux partis américains ne forment en réalité qu’un « système à parti unique », miné par le gaspillage et la corruption. Son ambition affichée : « rendre leur liberté » aux citoyens.

Le siège provisoire du parti est installé chez SpaceX à Hawthorne, Californie, et son trésorier n’est autre que Vaibhav Taneja, le CFO de Tesla. Une organisation embryonnaire mais portée par les ressources et le réseau d’un des hommes les plus puissants de la planète.

Une stratégie crypto et présidentielle à l’horizon 2028

L’un des axes forts de l’America Party semble déjà se dessiner : le soutien aux cryptomonnaies, et en particulier au Bitcoin. Interrogé sur sa position, Musk a répondu sans détour : « Les monnaies fiats sont sans espoir, donc oui. » Une déclaration qui sonne comme un manifeste économique, dans un contexte où les États-Unis peinent à maîtriser leur inflation et leur dette. L’enthousiasme de Musk pour le BTC n’est pas nouveau, mais son officialisation sur le terrain politique marque un tournant inédit pour le secteur crypto.

Cette orientation pourrait séduire une frange grandissante de la population américaine, désabusée par les institutions financières classiques et en quête d’autonomie monétaire. Reste que le Bitcoin n’a pas réagi fortement à l’annonce : à l’heure actuelle, le BTC évolue autour des 109 000 dollars, avec une légère hausse de 0,8 % sur 24 heures, signalant une attente prudente des marchés.

Quant aux ambitions présidentielles d’Elon Musk, elles ne sont plus tabou. Même si aucune candidature n’est officiellement annoncée, l’échéance de 2028 est dans toutes les têtes. Cependant, le système électoral américain – basé sur un scrutin à un seul tour via les grands électeurs – favorise le bipartisme. Les précédentes tentatives de partis tiers (comme le Green Party ou le Libertarian Party) peinent à percer, rendant le pari politique de Musk aussi risqué que disruptif.

Conclusion

Avec la création de l’America Party, Elon Musk transforme une posture contestataire en action politique concrète. En mêlant vision technologique, critique du système et promotion du Bitcoin, il ouvre une nouvelle brèche dans le paysage politique américain. Mais réussir à briser le duopole institutionnalisé des Républicains et Démocrates reste une gageure.

Faut-il y voir une nouvelle ère où technologie et politique convergent pour redessiner les règles du pouvoir ? Ou un coup de communication de plus, dans le style provocateur de Musk ? La campagne de 2028 pourrait bien nous apporter des réponses inattendues.

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