Lors du festival Cannes Lions 2025, Linda Yaccarino, directrice générale de X (anciennement Twitter), a confirmé l’arrivée imminente de X Money, la super app financière voulue par Elon Musk. À l’image des super apps asiatiques comme WeChat, X entend proposer un environnement où paiements, investissements et transactions quotidiennes cohabitent au sein d’un même écosystème numérique. L’ambition ? Redéfinir l’usage des réseaux sociaux en les hybridant avec les services bancaires. Mais que cache réellement ce projet révolutionnaire ?

Une vision héritée de PayPal, entre promesse et héritage technologique

Le projet de super application financière chez X n’est pas une surprise. Elon Musk évoquait déjà dès 2023 sa volonté de réintégrer la gestion complète de la vie financière dans une plateforme unifiée, faisant écho à ses débuts avec X.com, la startup à l’origine de PayPal. À l’époque, la vision était déjà novatrice : simplifier les paiements en ligne. Vingt-cinq ans plus tard, le fondateur de Tesla et SpaceX veut aller plus loin.

L’objectif est clair : permettre aux utilisateurs de X de gérer leurs dépenses, transférer de l’argent, investir, voire rémunérer des créateurs de contenu, le tout sans quitter l’application. Ce modèle s’inspire de la stratégie chinoise incarnée par WeChat ou Alipay, où la messagerie, l’e-commerce et les services financiers se confondent.

Annoncé pour la fin 2024, le lancement de X Money a pris du retard mais reste officiellement prévu pour 2025. Un partenariat stratégique avec Visa a été signé en janvier, renforçant la crédibilité du projet. Une première version sera lancée aux États-Unis, avec des fonctionnalités limitées : envoi de pourboires, paiements simples et portefeuille numérique.

Vers un réseau social bancaire ? Enjeux, limites et perspectives

La transformation de X en plateforme financière soulève de nombreux enjeux. En premier lieu, la régulation : les services bancaires sont strictement encadrés, et X devra obtenir des licences dans chaque juridiction. Ensuite, la sécurité des données financières devient cruciale dans un contexte de cyberattaques croissantes.

Mais si la barrière réglementaire est franchie, les perspectives sont colossales. X pourrait capter une nouvelle audience d’utilisateurs attirés par l’aspect tout-en-un. Cela ouvrirait aussi la voie à de nouvelles sources de revenus, moins dépendantes de la publicité traditionnelle. Avec l’intégration de marchés prédictifs via un partenariat avec PolyMarket, la plateforme s’oriente également vers des usages financiers alternatifs.

La super app pourrait également devenir un acteur central dans l’économie des créateurs, en facilitant la monétisation directe des contenus, une stratégie déjà amorcée avec les pourboires. En ce sens, X pourrait bien devenir un hybride inédit entre réseau social, néobanque et plateforme d’investissement.

Conclusion :

Le projet X Money représente bien plus qu’une simple extension fonctionnelle : c’est un changement de paradigme pour X, qui souhaite se positionner au cœur de la fintech de demain. Si les promesses sont à la hauteur des ambitions d’Elon Musk, les défis techniques, réglementaires et culturels restent considérables.

La super app de Musk réussira-t-elle à réconcilier les mondes de la finance, des réseaux sociaux et de l’innovation ? Ou ce rêve de convergence numérique sera-t-il freiné par la réalité des usages et des contraintes réglementaires ? L’année 2025 pourrait bien en être le révélateur.

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