Peut-on enseigner l’économie du futur avec la monnaie du futur ? En Écosse, la prestigieuse Lomond School devient la première école du Royaume-Uni à accepter le Bitcoin (BTC) pour le paiement des frais de scolarité, tout en intégrant cette monnaie décentralisée dans son programme éducatif. Une initiative pionnière qui s’appuie sur les travaux de l’économiste Saifedean Ammous et qui interroge : l’école de demain sera-t-elle crypto-native ?
Bitcoin à l’école : une première mondiale à fort impact symbolique
À l’automne 2025, nichée sur les rives du Loch Lomond, la Lomond School a bouleversé les standards de l’éducation britannique. En autorisant le paiement des frais de scolarité en Bitcoin, elle ne signe pas une simple opération de communication. L’établissement affiche une ambition pédagogique affirmée : former des esprits autonomes, critiques et préparés à une économie en mutation.
Cette ouverture s’inscrit dans un cadre intellectuel solide, construit autour de la pensée de Saifedean Ammous, théoricien de l’économie autrichienne. Son ouvrage The Bitcoin Standard devient un support d’apprentissage pour les élèves, leur offrant une immersion dans les fondements de la monnaie saine, une remise en question de la politique monétaire actuelle et une initiation à la logique décentralisée du Bitcoin.
« Bitcoin est bien plus qu’un actif spéculatif : c’est un outil pédagogique complet mêlant éthique, informatique, économie et souveraineté individuelle », insiste Claire Chisholm, directrice de l’école. Une déclaration forte, qui fait de la cryptomonnaie un terrain d’expérimentation éducative, ancré dans la réalité technologique du XXIe siècle.
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Vers un modèle éducatif décentralisé ? Une dynamique mondiale en marche
Si la Lomond School est la première à franchir ce cap dans l’enseignement secondaire au Royaume-Uni, elle n’est pas isolée. Dès 2014, l’Université de Nicosie à Chypre proposait un Master en Blockchain, ouvrant la voie à une intégration universitaire des cryptomonnaies. Des établissements comme NYU ou Stanford ont rapidement suivi, conjuguant finance, droit et informatique décentralisée.
Mais l’expérience la plus structurante reste celle du Salvador. Le programme « Mi Primer Bitcoin », lancé en 2023, a intégré l’apprentissage du BTC au programme national, avec plus de 150 enseignants formés. Objectif : démocratiser une éducation financière alternative, inclusive et tournée vers l’indépendance économique.
Cette tendance traduit un glissement de fond dans la pédagogie : Bitcoin devient un vecteur de savoir et d’émancipation, appelant à repenser le rôle de l’école. Loin du modèle centralisé hérité du XXe siècle, ces initiatives esquissent une école décentralisée, où l’élève explore des systèmes monétaires parallèles et réfléchit à sa souveraineté numérique.
Conclusion
L’initiative de la Lomond School va bien au-delà du symbole : elle ouvre un nouvel horizon éducatif, où technologie, autonomie et pensée critique redéfinissent la formation des jeunes générations. En plaçant le Bitcoin au cœur du curriculum, l’école écossaise anticipe un monde où la compréhension des systèmes décentralisés sera une compétence clé.
Mais cette vision innovante reste confrontée à une interrogation majeure : cette pédagogie crypto-compatible restera-t-elle l’apanage de quelques établissements élitistes, ou pourra-t-elle se diffuser à grande échelle ? Et, plus fondamentalement : l’école traditionnelle peut-elle réellement former à un monde sans structures centralisées ?